Art pour tous #9 : le choix de Madame Noel

La Psyché de Berthe Morisot, huile sur toile 65 × 54 cm, 1876, musée Thyssen-Bornemisza, Madrid.  

Berthe Morisot (1841-1895) est un peintre  lié  au mouvement impressionniste du XIXème siècle. Elle est l'arrière-petite nièce du peintre Fragonard et a été la belle-sœur d'Edouard Manet, un autre peintre impressionniste.

Le titre du tableau vient de cette grande glace qui permet de se voir entièrement et qui s’appelle une « psyché ». Le peintre met ici en scène une femme dans sa chambre debout devant sa psyché. Les couleurs simples et chaudes, la présence d’une moquette rouge, d’une tenture et d’un canapé suggèrent un intérieur douillet, cosy.
    La jeune femme est en sous-vêtements (un jupon et un corsage), surprise dans sa toilette. Il faut savoir qu’au dix-neuvième siècle, il s’agit d’une tenue indécente.
Le tableau met d’ailleurs en scène un certain érotisme car derrière l’impression brumeuse et aérienne du flou de la technique picturale se dessine l’intimité d’une femme. Son épaule dénudée et son bras sont dessinés très nettement. Ils accrochent la lumière et sont tournés directement vers le spectateur. De plus, la jeune fille, main sur la hanche, tête penchée, à moitié tournée, s'observe et semble parader de manière narcissique devant son miroir.
Quant au reflet, pourtant à peine esquissé et dont on n'aperçoit qu'une partie, c'est un reflet impossible: alors que la jeune fille est de profil, le reflet vous regarde droit dans les yeux, comme si la jeune fille se savait observer et s’offrait au regard du spectateur.
J’aime ce tableau car il oscille entre une représentation allégorique et érotique de la vanité et une représentation chaleureuse d’un réalisme quotidien.